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Le jour où la Gauche tourna le dos à la démocratie

Antifa

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foto © Reporters

Nous assistons ébahis à une évolution structurelle à l’échelle de l’Occident dont l’importance ne doit pas être sous-estimée: la Gauche tourne progressivement le dos à la démocratie.

Nous assistons ébahis à une évolution structurelle à l’échelle de l’Occident dont l’importance ne doit pas être sous-estimée: la Gauche tourne progressivement le dos à la démocratie.

C’est une évolution majeure, grosse de périls, qui mérite que l’on s’y arrête. Illustrons-la par deux exemples.

Le cas américain

D’abord, il y a le cas américain. Alors que l’intégralité de la presse, les instituts de sondages et les ‘experts’ lui promettaient la victoire en novembre 2016, la Gauche, en la personne de Hillary Clinton, fut défaite par le candidat de la droite républicaine. Stupeur et tremblement! On peut bien sûr chercher des comparaisons historiques. La droite américaine ne fut pas moins estomaquée de devoir laisser la présidence à Barack Obama, dont le profil idéologique était exorbitant de l’ordinaire américain: un socialiste sympathisant d’idéologies très minoritaires aux Etats-Unis, telles que l’islam, qui semblait décidé à doter son pays d’une Sécurité sociale de type ouest-européen, renchérir le coût de l’énergie, ouvrir les portes à l’immigration islamique, bref faire des Etats-Unis une nouvelle Union européenne.

Scandale de la droite américaine, et prolifération de théories fumeuses telles que le fait qu’Obama serait né hors du territoire américain (ce qui aurait dû le disqualifier pour la présidence). Toutefois, la comparaison s’arrête ici. Parce que jamais le gigantesque appareil d’Etat américain ne se retourna contre le président Obama une fois élu. Alors que, depuis l’investiture de Trump comme candidat républicain, nous assistons à un phénomène radicalement neuf dans l’histoire américaine, qui est celui d’un ‘Etat profond’ (‘Deep State’) qui met tout en œuvre pour écarter de la présidence celui qui fut candidat républicain, puis élu conformément au système constitutionnel américain.

La lumière sur ces agissements contre la démocratie n’est pas encore faite. Mais il existe des éléments avérés, d’une gravité inouïe et sans précédent : le parti démocrate et le FBI (le FBI!) ont financé la confection d’un ‘dossier’ sordide et faux sur Trump de la main d’un ex-espion britannique, lui-même collaborant avec des Russes. Ce dossier fut ensuite présenté à un tribunal spécialisé pour obtenir la mise sur écoute de l’équipe de campagne Trump, de façon frauduleuse, c’est-à-dire en laissant le tribunal aveugle sur la source réelle du dossier et son financement.

Plus généralement, c’est une fraction significative de l’Etat fédéral américain dans ses différentes composantes qui entra en scène, dès novembre 2016, pour évincer le président, sous divers prétextes, le principal étant sa collusion supposée avec les Russes. Rappelons qu’après près de deux ans d’enquête, le Procureur spécial Mueller — nommé pour enquêter sur ce fait — n’a pas mis à jour le moindre élément matériel allant en ce sens (lequel aurait immanquablement ‘fuité’).

Quand on assiste, médusé, au torrent de haine que la presse américaine ‘classique’ — de gauche dans son écrasante majorité, les enquêtes d’opinion des journalistes en attestent — déverse quotidiennement sur Trump, on ne devrait jamais oublier que c’est Trump et le Congrès qui jouissent de la légitimité démocratique selon la Constitution des Etats-Unis.

Le mouvement ‘Antifa’

Deuxième illustration : le mouvement ‘Antifa’, actif partout en Occident (Etats-Unis + Europe occidentale, l’Europe centrale semblant davantage épargnée). Les méthodes d’action des Antifas s’apparentent directement aux menées des SA (Sturmabteilung) juste avant et après la prise de pouvoir des nationaux-socialistes allemands dans les années trente. Voici une milice — une milice : avec uniforme noir, casques et masques, drapeau, slogans aussi martiaux que vindicatifs — forte de dizaines de milliers d’hommes (et de femmes) qui décide de sa propre initiative ce qui est acceptable ou ne l’est pas, indépendamment de tout critère légal, parlementaire ou démocratique. Son seul moyen d’action : la violence, l’intimidation, l’action direct, la menace, le ‘salissement’ — les Américains parlent de ‘character assassination’ — sur les réseaux sociaux.

Qu’un gouvernement démocratique décide une loi ou mesure que les Antifas n’approuvent pas, ils descendront dans les rues, cassant, frappant, tabassant et laissant derrière eux sang et dégâts. Qu’un mandataire de droite se rende dans un lieu public — un restaurant, en famille — et qu’il ait le malheur de tomber sur des Antifas, il s’en fera bannir, il sera pourchassé dans la rue, obligé de quitter les lieux sous les quolibets et les injures. Qu’un intellectuel de droite (horresco referens) soit programmé sur un campus universitaire, même par une organisation privée, même dans une salle privée, et ce sont des centaines, des milliers d’Antifas qui feront en sorte, en usant au besoin de la plus extrême violence, que l’orateur ne puisse s’exprimer — si possible qu’il ne puisse pas rejoindre le lieu de son speech, voire que par peur il annule sa venue : victoire ! Lors des récentes auditions publiques du probable futur juge à la Cour suprême Kavanaugh on vit des Antifas confiquer le débat démocratique en hurlant, interrompant les orateurs, usant d’imprécations et de menaces pour que le débat ne puisse avoir lieu, donc que ce juge ne puisse pas être nommé.

On peut qualifier ces méthodes de cent façons — je les qualifie de fascistes au sens strict — ce qui est certain est qu’elle s’inscrivent non seulement en marge de, mais contre la démocratie. Il n’existe aucun équivalent à droite de cette milice extrémiste de gauche.

Voilà deux symptômes parmi d’autres de ce que la Gauche occidentale s’éloigne résolument des rivages de la démocratie — tout en taxant de ‘nazis’ des responsables tels que Francken, Salvini ou Trump qui jouissent quant à eux d’une parfaite légitimité démocratique.

Cet éloignement ne doit pas nous surprendre: la Gauche est défaite partout dans les urnes, car nos peuples tournent massivement le dos aux conséquences de ses lubies économiques, migratoires, ‘sociétales’, énergétiques, etc.

Si elle ne doit pas nous surprendre, cette répudiation par la gauche de la démocratie n’en doit pas moins être impitoyablement combattue. Car nous savons, depuis l’Antiquité, que si l’alternative à la démocratie porte mille noms, elle n’est qu’une seule réalité : la dictature.

Drieu Godefridi (1972) is een Brusselse ondernemer, filosoof en (liberaal) publicist met aandacht voor internationale politiek en klimaatopwarming. Hij is de oprichter van het 'Institut Hayek', een liberale denktank. Hij is een veel gepubliceerd gastauteur in de Franstalige media.