Quel avenir pour la droite à Bruxelles?
Après ‘la vague verte’: quo vadis la droite bruxelloise?
foto © Reporters / STG
Comment expliquer l’échec relatif du MR en Wallonie, son échec cuisant à Bruxelles?
Nombre de mes amis, au MR, se livrent ces jours-ci à ce que l’on appelle des ‘rationalisations a posteriori‘. Ils tentent de justifier, par le résultat des communales, leurs choix idéologiques centristes et écologistes.
‘Voyez les seuls mandataires du MR marqués à droite, me disent-ils — visant Courtois à Bruxelles et Pivin à Koekelberg. Ils sont en recul! Preuve que le peuple francophone a ‘faim’ de gauche et d’écologie, pas de droite. Les résultats d’Ecolo le confirment!’
Quel beau raisonnement, apparemment imparable. Un seul défaut: il est faux. Car on trouve bien davantage de mandataires MR sympathisants à gauche et écologistes revendiqués — Defraigne, Marghem, l’ineffable Defourny à Ixelles, Schepmans, etc. — qui sont en recul. D’ailleurs, comment imaginer que l’électeur qui a ‘faim de gauche’ ou d’écologie politique portera jamais son choix sur le MR?
Sociologie de l’électorat
Autre rationalisation: la ‘sociologie’ de l’électorat bruxellois, dont les changements profonds seraient la cause de la chute du MR à Bruxelles, qui n’a plus que 2 bourgmestres sur 19, dans une ville qui était encore à nette dominante libérale il y a quelques années. Cette nouvelle sociologie bruxelloise condamnerait le MR au ‘suivisme’ des partis de gauche.
Toutefois, la sociologie d’Anvers n’a pas moins évolué ces dernières années, avec environ 60% des habitants qui ont des origines étrangères. Ce qui n’empêche pas la N-VA de Bart De Wever — droite sans complexe, modérée sur les questions d’environnement — de réaliser un score monstre de 35% et d’écraser le plus arrogant de ses concurrents, le CD&V de Kris Peeters. Là encore, l’argument peine à convaincre.
Mais alors, comment expliquer l’échec relatif du MR en Wallonie, son échec cuisant à Bruxelles?
Renforcer les écologistes authentiques
‘On ne fait pas d’écologie sans les écologistes’ était l’un des slogans de campagne du parti Ecolo. J’observe que, de tous les partis de droite et du centre en Europe, le MR est le plus extrême sur les questions d’écologie. Se revendiquant de sa proximité avec Macron — pourtant en perdition —, le MR est plus radical encore que ‘Macron l’écolo’. Non seulement le MR veut sortir du ‘fossile’, mais il exige que dans le même temps, les réacteurs nucléaires soient fermés, et cela dès 2025, alors qu’ils sont pleinement amortis et capables de produire de l’électricité à bas coût pendant des années.
Ce faisant, le MR se montre aussi radical-écologiste qu’on peut l’être, dans un pays dont l’électricité est pourtant déjà la plus onéreuse d’Europe et quatre fois plus chère qu’aux Etats-Unis et alors qu’un ‘black-out’ — en clair: l’arrêt pur et simple du pays — menace cet hiver.
Osons l’évidence: de même que ‘singer’ l’extrême droite ne renforce jamais que l’extrême droite, le positionnement écologiste extrême du MR ne conduit qu’à légitimer et renforcer les écologistes authentiques.
Par conséquent, l’avenir de la droite à Bruxelles — je parle ici des régionales de 2019 — se pose en termes simples. J’aperçois trois options:
- La première serait que le MR, tirant la leçon de la bérézina des communales, présente aux régionales une liste clairement marquée à droite et emmenée par une personnalité de droite;
- La deuxième serait que le MR persiste dans sa dérive vers la gauche écologiste, provoquant le départ de son aile droite qui présenterait une liste séparée;
- Si aucune des deux options précédentes ne se matérialise, le peuple bruxellois de droite n’aura d’autre choix que d’apporter son suffrage à la liste N-VA dans le groupe linguistique néerlandais.
Drieu Godefridi (1972) is een Brusselse ondernemer, filosoof en (liberaal) publicist met aandacht voor internationale politiek en klimaatopwarming. Hij is de oprichter van het 'Institut Hayek', een liberale denktank. Hij is een veel gepubliceerd gastauteur in de Franstalige media.
De situatie is dramatisch. Ecolo en Groen verwaarlozen de energiezekerheid, millieu-activisten worden gesteund door Moskou. Tijd voor revolutie.